Le Comté
Magnifique fromage dâalpage, prĂ©sentant Ă lui seul plus de 80 arĂŽmes, ce dĂ©lice franc-comtois Ă pĂąte pressĂ©e cuite est le premier des fromages AOP français en volume produit. La taille de ses meules sâexplique par la tradition, datant de plusieurs siĂšcles, de mettre en commun le lait de plusieurs petits troupeaux pour fabriquer de gros fromages qui pouvaient sâaffiner en altitude pendant des mois et nâĂ©taient descendus dans la vallĂ©e quâĂ la fin de l âĂ©tĂ©. Les fruitiĂšres perpĂ©tuent actuellement cet esprit coopĂ©ratif.
Le comtĂ©, fromage de garde par excellence, doit ainsi sĂ©journer en cave pendant au minimum quatre mois, mais apprĂ©cie dây rester beaucoup plus longtemps : on trouve des comtĂ©s de 36 mois ! La pĂ©riode de production dĂ©terminera la couleur de la pĂąte et certaines de ses caractĂ©ristiques sensorielles : une pĂąte jaune pour le comtĂ© dâĂ©tĂ© aux arĂŽmes fruitĂ©s, et ivoire pour le comtĂ© dâhiver plus marquĂ© par le foin. La croĂ»te, dure et plus ou moins Ă©paisse suivant la durĂ©e dâaffinage, peut varier de jaune dorĂ©e Ă brun suivant lâambiance de la cave. La pĂąte, Ă texture ferme, peut prĂ©senter en fonction de la tempĂ©rature de la cave dâaffinage de petits « yeux » formĂ©s Ă la suite du dĂ©gagement de gaz carbonique. Sur de vieux comtĂ©s, des petits cristaux blancs de tyrosine, confondus Ă tort avec des cristaux de sel, peuvent aussi parsemer la pĂąte, provoquant en bouche des sensations gustatives particuliĂšres.
Le comtĂ© propose une incroyable diversitĂ© dâarĂŽmes, regroupĂ©s en six familles se combinant de façon originale et diffĂ©rente selon les fromages : lactique, fruitĂ©e, torrĂ©fiĂ©e, vĂ©gĂ©tale, animale, Ă©picĂ©e. On pourra ainsi distinguer des notes de noisette, de lait cuit, de cafĂ©, de brioche, et mĂȘme de pamplemousse ou de cuir ! Quant aux saveurs, leur Ă©quilibre est un gage de qualitĂ© : le salĂ© apportĂ© principalement par le sel avec lequel est frottĂ© le comtĂ© pendant lâaffinage, lâaciditĂ© peu intense plutĂŽt perceptible dans les fromages jeunes, le sucrĂ© qui se rencontre de façon assez nette sur certains fromages et se dĂ©veloppe au cours de lâaffinage, et la touche dâamertume prĂ©sente parfois en fin de dĂ©gustation et qui, si elle nâest pas trop marquĂ©e, participe de façon positive au goĂ»t de certains fromages.
Le pain aux noix
Ce pain, Ă la mie gĂ©nĂ©ralement serrĂ©e et moelleuse sous le croustillant de la croĂ»te, peut se trouver en version plus ou moins rustique selon quâil contienne ou non de la farine de seigle. Lâutilisation de cette derniĂšre, ainsi que celle assez frĂ©quente de levain pour la fabrication du pain aux noix, contribue Ă la lĂ©gĂšre amertume apportĂ©e par les noix concassĂ©es. Lâajout de ces fruits olĂ©agineux apporte un arĂŽme vif et participe au jeu de texture craquant-croquant-fondant.
Lâaccord sensoriel : une rencontre rĂ©ussie autour dâune note aromatique
LâarĂŽme des pains aux noix offre une jolie correspondance Ă la note noisette du comtĂ© : lâaccord se fait ici autour des arĂŽmes « fruits Ă coque ». Lors de la mastication, le comtĂ© se rĂ©vĂ©lera fondant en bouche de façon homogĂšne, sâopposant alors au croquant des noix. Et si au hasard de la dĂ©gustation un petit grain de tyrosine vient se glisser sous la dent, alors le bonheur gustatif est parfait ! Il est aussi possible de choisir plus simplement une baguette croustillante, dont la lĂ©gĂšretĂ© de la mie rĂ©pondra Ă la densitĂ© de la pĂąte du comtĂ©, et qui par son goĂ»t discret ne concurrencera en rien la complexitĂ© aromatique de ce fromage.
Autre accord possible : pain aux graines
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