Ca
TaĂŻwan

Shun Kai Ho s’est formĂ© Ă  TaĂŻwan, avant d’intĂ©grer la brigade du restaurant Guy Savoy Ă  Singapour, puis de rejoindre Julien Royer au restaurant Odette. En 2016, il ouvre son premier restaurant Ă  Taipei, “ TaĂŻrroir ”, pour la contraction de “ Taiwan ” et “ Terroir ”.

À la carte, des plats Ă  mi-chemin entre cuisine traditionnelle taĂŻwanaise et cuisine française. En 2018, le Guide Michelin rĂ©com­pense son travail d’une Ă©toile. La seconde arrive l’annĂ©e suivante.

Quel cuisinier ĂȘtes-vous ? OĂč puisez-vous vos inspirations ?
Shun Kai Ho :

Je suis un cuisiner Ă  la fois traditionnel et crĂ©atif. Pour moi, la saveur d’un plat est toujours une prioritĂ©, ensuite vient la cohĂ©rence, puis l’esthĂ©tique visuelle. Lorsque je cuisine, je me concentre Ă  crĂ©er des plats dĂ©licieux, qui feront plaisir aux clients ! J’ai toujours dans l’idĂ©e que les goĂ»ts doivent ĂȘtre francs et que mes clients puissent les identifier et que ça leur rappelle un souvenir
 Pour l’inspiration, c’est assez simple en fait, je m’interroge sur l’ingrĂ©dient qui ira le plus avec un autre. Ensuite lorsque les idĂ©es me viennent, je les garde en tĂȘte pour les rĂ©aliser concrĂštement plus tard.

Quel fût votre parcours ?
Shun Kai Ho :

Petit j’adorais regarder l’émission de cuisine « Manger en Chine », et je rĂȘvais dĂ©jĂ  d’ĂȘtre cuisinier. J’ai eu de la chance car enfant, mon grand-pĂšre m’emmenait manger dans tous les restaurants de Taichung. Cela a certainement jouĂ© sur mon intĂ©rĂȘt sur les goĂ»ts et les saveurs. Je me suis formĂ© au LycĂ©e Ming-Dao au dĂ©partement gestion de restaurant, j’y ai appris les bases des cuisines chinoises et taĂŻwanaises, ensuite Ă  l’universitĂ© de Ming-Dao, j’ai dĂ©couvert des styles de cuisine totalement diffĂ©rents de ceux que j’avais dĂ©jĂ  vus. AprĂšs ma licence, j’ai travaillĂ© aux États-Unis et Ă  Singapour. C’est lĂ  que je me suis exercĂ© aux techniques de la cuisine française surtout dans le Restaurant Guy Savoy et JAAN Ă  Singapour.

Votre rencontre avec le beurre ?
Shun Kai Ho :

Je connaissais dĂ©jĂ  le beurre dans le pain Ă  l’ail ou la soupe de maĂŻs quand j’étais petit mais j’ai dĂ©couvert ses usages plus tard, d’abord durant mes Ă©tudes mais surtout en travaillant avec des chefs français qui m’ont ouvert Ă  toutes les possibilitĂ©s d’usage et aux goĂ»ts du beurre.

Beurre doux ou demi-sel ?
Shun Kai Ho :

Avant j’utilisais les deux. Maintenant j’utilise plutĂŽt le beurre doux car il est plus pratique. Je prĂ©fĂšre moi-mĂȘme doser la part de sel.

Qu’est-ce qui vous plaüt dans le beurre ? Pourquoi l’utilisez-vous ?
Shun Kai Ho :

Chaque type de graisse est une source de goĂ»t diffĂ©rente. La cuisine française est composĂ©e de beaucoup de plats et de produits Ă  base de beurre. Les Anglais ou les Italiens peuvent avoir des usages du beurre trĂšs diffĂ©rents dans leur cuisine. Personnellement je l’utilise pour la cuisson des aliments et l’assaisonnement, et j’adore le beurre noisette. C’est trĂšs beau Ă  voir et Ă  sentir, entre l’odeur du caramel et de la crĂšme, du champignon et de la noisette.

Le beurre se plie-t-il Ă  toutes les cuisines du monde ?
Shun Kai Ho :

Je crois que chaque cuisine rĂ©gionale a sa particularitĂ© et le beurre ne s’adapte pas nĂ©cessairement Ă  toutes les cuisines du monde. Mais pour moi, c’est un ingrĂ©dient essentiel.

Une astuce à nous révéler pour cuisiner le beurre ?
Shun Kai Ho :

Je conseille de poĂȘler avec du beurre demi-sel car cela facilite la coloration homogĂšne, et peut Ă©viter de brĂ»ler des aliments.